Ma chère Florence,
Je t’écris enfin.
Pas pour arranger ce qui est cassé, ni pour effacer ce qui a été.
Juste pour me reconnaître doucement, sans hâte.
Je te vois, toi qui as tant porté, tant offert.
Tes mains qui ont tenu sans relâche, ton cœur qui a donné jusqu’à s’oublier.
Tu t’es relevée mille fois, même quand plus rien ne voulait tenir.
Je sais les nuits où tu as pleuré en silence.
Les mots avalés, les sourires dessinés pour rassurer les autres.
Et ce courage tranquille qu’on ne te dit jamais.
Tu as cru que ta douceur te rendait fragile,
alors qu’elle est ton armure la plus belle.
Tu as aimé jusqu’à l’épuisement, pensant qu’aimer, c’était se perdre.
Mais l’amour n’était pas dehors.
Il dormait dans ton regard, dans la façon dont tu vois le monde.
Aujourd’hui, je t’écris pour te rendre ce droit :
celui d’exister, entière.
De désirer, de rêver, de recommencer.
Sans t’excuser.
Ta sensibilité n’est pas une faille.
C’est ta langue secrète, ta trace, ton feu doux.
Laisse-la respirer dans chaque silence, dans chaque mot qui tremble.
Ces lettres seront ton souffle.
Des morceaux d’âme déposés sur le papier,
comme des pétales qu’on offre à la lumière.
Tu n’écris pas pour qu’on te comprenne.
Tu écris pour te retrouver.
Alors écris, Florence.
Jusqu’à ce que les mots redeviennent tendresse.
Avec amour,
A moi-même.
Florence